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Derniers
livres
parus
Légendaire :
Le Taillis Pré, septembre 2023
Emprises, les contes du père Susar :
maelstrÖm reEvolution, octobre 2023
Légendaire
Le Taillis Pré
Présentation de l'éditeur
Comment s’ouvrir à l’autre,
dans ce qu’il a de plus surprenant ? Écouter les arbres nous
aidera-t-il à rebâtir dans la croissance un monde ravagé ? N’avons-nous
pas tous rêvé d’ajouter aux listes closes un élément qui les
outrepasse, une huitième merveille, un sixième sens ? Telles sont les
questions que nous posent ces trois séries d’apologues, pour nous
inviter à sortir de nos certitudes. « Il est un peuple » se plaît à
explorer les formes les plus improbables du vivant. « Ce que content
les arbres » invite le rescapé d’une humanité anéantie à inscrire un
nouveau monde dans l’écoute de la Nature. « Le roi rebelle » prolonge
dans l’imaginaire les expressions stéréotypées comprenant des séries
limitées où l’homme d’aujourd’hui ne trouve plus sa place. Entre poésie
et petit conte fantastique, l’apologue nous invite à explorer en nous
la pensée symbolique pour répondre aux grandes angoisses du monde
contemporain.
Extrait
Il est un peuple
dont les doigts sont des couteaux et les dents des hachoirs. Il ne
distingue pas la paix de la guerre, la haine de l’amour. Il se méfie
des caresses autant que des duels. Il ne parle qu’à mi-mot, mais ne
donne que des avis tranchés. Et quand il vous embrasse, il cicatrise
les plaies à petits coups de langue.
Presse
La lectrice à l'œuvre : Christine Bini
Le carnet et les instants : Charline Lambert
Boojum : Mathias Lair
Emprises
Les contes du père Susar
maelstrÖm reEvolution
Achat sur le site de l'éditeur
Emprises : les conte du père Susar
Présentation de l'éditeur
Puissance maritale,
autorité paternelle, contrats léonins, ambitions chèrement monnayées,
chantage affectif… Tous les personnages de ce roman sont sous l’emprise
d’un autre. Un vieux conteur, le père Susar, entreprend de les en
délivrer en entrant dans leur mémoire, dans leurs peurs, dans leur
mauvaise foi. La parole dénoue patiemment leur histoire. Cela
suffira-t-il ? N’est-ce pas le monde du papier qu’il faut détruire,
celui des contrats, des renonciations, des reconnaissances de dette ?
D’ailleurs, la pire des emprises n’est-elle pas celle de l’auteur sur ses personnages ?
Et si le père Susar devait les délivrer de lui-même ? Ses récits dérapent, dévoilent des pans cachés de sa propre histoire.
Derrière un récit résolument ancré dans le XVIIIe siècle liégeois se
dessine un mécanisme psychologique universel, que La Boétie appelait la
servitude volontaire et la société d’aujourd’hui, emprise. Les mêmes
règles de sujétion qui ne reposent souvent que sur des chimères. En fin
de compte, le conteur devra rendre la parole à celles à qui il l’avait
confisquée : sa fille et sa femme.
Extrait
Or écoutez, petits et grands !
Je vais dire votre histoire et ce que je dis est vrai.
Non
pas de cette vérité fortuite des cocus de la vie, qui croient si
facilement que la réalité est déesse et que l’authenticité est son
prophète. La réalité est une putain, une maîtresse d’un soir qui dit «
Je t’aime » à tous les naïfs qui lui offrent une pinte. Elle n’a gardé
que mon nom dans les registres qui brûleront quand je me serai tu. Pour
vous, je resterai à tout jamais le père Susar, et vous savez pourquoi.
Je vais dire votre histoire et ce que je dis est vrai.
Non
pas de cette vérité de chroniqueur binoclard qui confond la cendre avec
la lave. L’Histoire est une vieille incontinente qui parle moins
qu’elle ne pisse. Elle n’a gardé que mes erreurs dans les
procès-verbaux qui brûleront quand je me serai tu. Vous seuls saurez
comment je les ai réparées. Anne, Marianne, et vous, mes petits nés de
ma fille, sans que j’aie pu vous faire sauter sur mes genoux, peut-être
alors me pardonnerez-vous.
Je vais dire votre histoire et ce que je dis est vrai.
Non
pas de cette vérité de colporteur qui ragote de fontaine en lavoir, de
bouche sans dent en oreille à moitié sourde. Les commérages sont à la
vérité ce que les copeaux sont à la sculpture : ils font langue de tout
bois. Ils auraient tué Marèye-Patatras si je ne lui avais ouvert ma
porte.
Ce
que je dis est vrai car ce n’est pas ce qui fut, ce n’est pas ce qui
est, mais ce qui sera. C’est votre histoire, non parce que vous l’avez
vécue, mais parce qu’elle s’est blottie en vous, en m’écoutant, qu’elle
a coulé en vous par la sève de votre bois, par le sang de votre mère,
que vous la respirerez demain dans les cendres du Palais. Elle germera
en vous comme dans le ventre de la femme, ce soir ou dans un an, sans
que vous vous en doutiez, et vous la vivrez, demain ou dans cent ans.
Alors vous direz : le père Susar avait raison.
Or
écoutez, petits et grands, parents et enfants, mes grands-parents, mes
petits-fils, or écoutez, grands et petits. Ouvrez vos oreilles et la
boîte à secrets cachée dans un recoin perdu de votre mémoire. Vous
apprendrez ici votre nom, votre histoire et votre vie.
Car
sachez d’abord que votre nom n’est pas celui que le curé a aspergé
d’eau bénite. Ce n’est pas celui qui vous fait retourner quand on le
crie, ni rougir quand on le gazouille à votre oreille. Votre nom est
inscrit sur un caillou blanc avec des lettres qui n’existent en aucune
langue. Or sachez que ce caillou est le premier que vous ramasserez au
bord du chemin, mais qu’une vie sera trop courte pour en prendre
conscience. Sachez que ce caillou est dans ma poche et que je le
jetterai sous votre banc, sans que vous vous en aperceviez, car on
regarde la bouche du conteur, jamais ses mains.
Presse
• Le Soir, 11 novembre 2023 : Pierre Maury
• Encres vagabondes, 15 novembre 2023 : Serge Cabrol
• La lectrice à l'œuvre, 22 novembre 2023 : Christine Bini
• Le Carnet et les Instants, 24 novembre 2023 : Véronique Bergen
• Le Quinzième jour, janvier 2024 : Claudine Simart