Fils d’Ogier
Bologne, de famille patricienne, secrétaire du Conseil
ordinaire, et de son épouse, Anne Du Château, il est
d'abord élève de Jean Dufour, lui-même
élève de Lambert Lombard.
Il accomplit comme de coutume le voyage
d'Italie, en 1593, et revient à Liège pour recueillir
l’héritage de sa mère. Il peint pour son tombeau à
l’église des Dominicains une composition aujourd'hui perdue :
La piscine probatique.
En 1605, l’abbé Gilles de Pas lui
commande une série de tableaux pour le chœur de l’église
abbatiale du Val Saint-Lambert. Il peint aussi un tableau d’autel et un
plafond pour Sainte-Gertrude : une commande du chanoine Jean de
Chapeauville (1551-1617), célèbre pour avoir instruit en
1597 le procès en sorcellerie de Jean Delvaux. Ce
théologien, inquisiteur, chanoine et grand-pénitencier de
la
cathédrale, parmi les fondateurs du séminaire
épiscopal, est en effet
enterré à Sainte-Gertrude.
Le seul tableau conservé de Jean de
Bologne est le portrait des 71 membres du Serment de l’Arquebuse,
conservé au musée de Malines. Les registres de cette
guilde
parlent d’une commande à
Jean
Bolon en 1629, pour 462 florins et 12 sous
(dont 330 pour la peinture).
Il habitait au faubourg Saint-Laurent, en
dehors de la ville, et vécut vieux en cultivant comme Candide
son jardin. Il laissa ses biens, par testament daté du 23
octobre 1654, à ses voisines, les religieuses du
Saint-Sépulcre. Le legs servit à la reconstruction de
l’église et du couvent. Ses armoiries figuraient sur la
verrière de la chapelle. Les héritiers attaquèrent
en vain le testament, mais le procès est encore en cours au
début du XVIIIe siècle ! Il est enterré avec ses
parents chez les dominicains.
« Jean Bologne était un esprit contemplatif, il aimait la
solitude et
était fort laborieux ; il s’était formé une
manière de peindre très
expéditive et comme il jouissait d’ailleurs de la faveur de ses
contemporains pour les portraits et les peintures religieuses, il
s’était acquis une fortune considérable. » (Helbig,
p. 202).
Bibliographie :
Académie royale,
Bibliographie
nationale de Belgique, Bruxelles, Thiry, 1868, t. II, col.
642-643.
BÉNÉZIT (E.), BUSSE (Jacques),
Dictionnaire critique et documentaire des
peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs... (1911),
Paris, Gründ, 1999, t. II, p. 496.
DELVENNE (Mathieu Guillaume),
Biographie
du royaume des Pays-Bas, Liège, Desoer, 1828, t. I, p.
95.
HELBIG (Jules),
La peinture au pays
de Liège et sur les bords de la Meuse, Liège,
Imprimerie liégeoise, Henri Poncelet, 1903, p. 201-203.
SAUR,
Allgemeines
Künstler-lexikon, München, Leipzig, 1996, t. 12, p.
403.
SIRET (Adolphe),
Dictionnaire
historique des peintres de toutes les écoles, Bruxelles,
Périchon, 1848, t. I, p. 56.
THIEME (Ulrich),
Allgemeines lexikon
der bildenden Künstler, 1907, t. IV (notice de H. Hymans).
WURZBACH (Alfred von),
Niederländisches
Künstler-Lexikon..., Wien, Halm und Goldmann, 1906, t. I,
p. 131.