Retour à la page "Pudeur"
Retour à la page "Conférences"
Retour à l'index

Qu'est-ce que la pudeur ?

Grand public (possibilité d'adaptation). Durée : 45 min. à 1h 30 (possiblité de développer plus ou moins l'une des parties). Projections possibles (souhaitables)

Contacter

          L’incompréhension face au burqini, ou à l’inverse, au monokini ; l’insouciance de jeunes générations face à leur nudité dans les émissions de téléréalité ; la tolérance plus ou moins grande de la sexualité au cinéma ou, à l’inverse, les remises en questions de plus en plus fréquentes des commissions de classification : notre époque découvre, plus que jamais, que chacun comprend différemment les règles de la pudeur. Si celle-ci, en soi, est universelle, ses modalités sont le résultat d’une longue histoire qui a commencé avec Adam et Ève et que n’a en rien achevée la suppression de l’outrage public à la pudeur en 1994 !
          L’histoire occidentale a longuement réfléchi à ces questions et a contribué à fixer nos concepts. Qu’est-ce que la pudeur ? En quoi est-elle différente de la décence, de la pudibonderie ? Est-elle individuelle ou sociale, naturelle ou culturelle ? Ne concerne-t-elle que le corps ? Est-elle plus féminine que masculine ? Y a-t-il une pudeur légale ou religieuse ? Est-ce une vertu, un sentiment, un comportement ?  Quelle est son origine ? Quels sont ses rapports avec la honte, la gêne, le respect, l’intimité ?
          C’est à ces questions qu’entend répondre la conférence à partir d’anecdotes qui montrent combien la perception de la nudité ou de l’intimité a changé au cours des siècles. Hérodote s’étonnait que les Égyptiens, à la différence des Grecs, ne se cachaient pas pour manger, mais bien pour satisfaire leurs besoins naturels. Aujourd’hui, c’est l’étonnement d’Hérodote qui nous étonne...

Examen
Orientation plus historique

L’histoire de la pudeur permet de mieux comprendre comment ces concepts ont émergé, se sont peaufinés, et pourquoi ils diffèrent d’une culture à l’autre. La conférence partira d'une anecdote significative pour chaque période de l’histoire occidentale, l’analysera pour expliquer la conception de la pudeur à laquelle elle se réfère, et ce que notre culture moderne en a hérité.

De la Bible, nous avons hérité une conception de la pudeur comme prise de conscience de la nudité, liée à la honte, et, a contratio, le rêve naturiste d’une nudité exonérée de la honte. La Grèce antique a réfléchi à la notion de décence, la société romaine a érigé la pudeur féminine au rang de divinité...

De siècle en siècle, la notion s'enrichit d'éléments nouveaux. Mais l'attention sera surtout portée sur les deux derniers siècles, qui ont connu des tournants décisifs : apparition sous la Révoloution (puis disparition en 1994 !) de l'outrage à la pudeur, qui donne une fondement légal au comportement ; apparition du concept de "vie privée" ; délimitation de territoires échappant à la pudeur (science, art, médecine...), libération sexuelle, psychanalyse, extension du domaine de l'intimité...
Boxer
Orientation plus réflexive

La pudeur a longtemps été définie comme une anticipation de la honte : elle nous pousse à dissimuler ce dont nous pourrions avoir honte, en particulier la nudité (totale ou partielle), tout ce qui touche à la sexualité, à l’intimité. À cette pudeur-honte se substitue peu à peu une pudeur-respect, fondée sur le besoin d’intimité que nous éprouvons en certains domaines, dont nous n’avons pour autant aucune honte. La pudeur de la nudité rejoint alors la pudeur des sentiments et des comportements qui les manifestent (rire, larmes…), mais aussi de tout ce qui ressortit à la vie privée (prière, argent…).

S’agit-il d’une vertu, un idéal moral absolu qui s’impose à tous ? D’un sentiment, une disposition particulière que l’on ressent plus ou moins intensément ? D’un comportement appris et que l’on adopte dans la vie sociale ? Selon la réponse, qui varie selon les époques, la pudeur s’imposera avec plus ou moins de force. Le monde occidental moderne a plutôt tendance à distinguer la pudeur, sentiment personnel, et la décence, comportement social, mais certains considèrent encore qu’il s’agit d’une vertu féminine à préserver.
Très riches heures

Très riches heures
L'inconscience de la nudité

Très riches heures
Le regard crée la pudeur


Feuilles de vigne
Le paradoxe de la feuille de vigne :
cache-t-elle ou attire-t-elle l'attention ?