Jean de Bologne

Peintre liégeois, né et mort à Liège (1580-1664).

     Fils d’Ogier Bologne, de famille patricienne, secrétaire du Conseil ordinaire, et de son épouse, Anne Du Château, il est d'abord élève de Jean Dufour, lui-même élève de Lambert Lombard.
     Il accomplit comme de coutume le voyage d'Italie, en 1593, et revient à Liège pour recueillir l’héritage de sa mère. Il peint pour son tombeau à l’église des Dominicains une composition aujourd'hui perdue : La piscine probatique.
     En 1605, l’abbé Gilles de Pas lui commande une série de tableaux pour le chœur de l’église abbatiale du Val Saint-Lambert. Il peint aussi un tableau d’autel et un plafond pour Sainte-Gertrude : une commande du chanoine Jean de Chapeauville (1551-1617), célèbre pour avoir instruit en 1597 le procès en sorcellerie de Jean Delvaux. Ce théologien, inquisiteur, chanoine et grand-pénitencier de la cathédrale, parmi les fondateurs du séminaire épiscopal, est en effet enterré à Sainte-Gertrude.
     Le seul tableau conservé de Jean de Bologne est le portrait des 71 membres du Serment de l’Arquebuse, conservé au musée de Malines. Les registres de cette guilde parlent d’une commande à Jean Bolon en 1629, pour 462 florins et 12 sous (dont 330 pour la peinture).
     Il habitait au faubourg Saint-Laurent, en dehors de la ville, et vécut vieux en cultivant comme Candide son jardin. Il laissa ses biens, par testament daté du 23 octobre 1654, à ses voisines, les religieuses du Saint-Sépulcre. Le legs servit à la reconstruction de l’église et du couvent. Ses armoiries figuraient sur la verrière de la chapelle. Les héritiers attaquèrent en vain le testament, mais le procès est encore en cours au début du XVIIIe siècle ! Il est enterré avec ses parents chez les dominicains.

« Jean Bologne était un esprit contemplatif, il aimait la solitude et était fort laborieux ; il s’était formé une manière de peindre très expéditive et comme il jouissait d’ailleurs de la faveur de ses contemporains pour les portraits et les peintures religieuses, il s’était acquis une fortune considérable. » (Helbig, p. 202).

Bibliographie :

Académie royale, Bibliographie nationale de Belgique, Bruxelles, Thiry, 1868, t. II, col. 642-643.
BÉNÉZIT (E.), BUSSE (Jacques), Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs... (1911), Paris, Gründ, 1999, t. II, p. 496.
DELVENNE (Mathieu Guillaume), Biographie du royaume des Pays-Bas, Liège, Desoer, 1828, t. I, p. 95.
HELBIG (Jules), La peinture au pays de Liège et sur les bords de la Meuse, Liège, Imprimerie liégeoise, Henri Poncelet, 1903, p. 201-203.
SAUR, Allgemeines Künstler-lexikon, München, Leipzig, 1996, t. 12, p. 403.
SIRET (Adolphe), Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles, Bruxelles, Périchon, 1848, t. I, p. 56.
THIEME (Ulrich), Allgemeines lexikon der bildenden Künstler, 1907, t. IV (notice de H. Hymans).
WURZBACH (Alfred von), Niederländisches Künstler-Lexikon..., Wien, Halm und Goldmann, 1906, t. I, p. 131.

Retour "Bologne"
Retour Index